QUI A RAMENÉ DORUNTINE ? d’après Ismaël Kadaré
Création 2019
Récit mis en espace
Jeu et mise en scène de Cécile Maudet
« Qui n’a jamais rêvé de voir quelqu’un aimé revenir des terres de l’au-delà ? même si cela ne peut jamais advenir, ni n’adviendra jamais dans des siècles et des siècles…«
Ismaïl Kadaré – « Qui a ramené Doruntine ? »
Quelque part en Albanie, dans les forêts épaisses de l’Europe centrale, sous une myriade d’étoiles, un cheval galope monté par un homme couvert de boue et une jeune femme. Elle s’appelle Doruntine, elle rentre au village heureuse de retrouver les siens après son mariage au loin et des années d’absence. Et lui ? Qui est-il ce cavalier qui jamais ne se retourne ? Un amant ? Un imposteur ? Constantin, son frère décédé il y a 3 ans ? La question se pose suite à la mort étrange de Doruntine et de sa mère quelques jours après son retour. Le Capitaine Stres, policier scrupuleux et vaguement désabusé est chargé d’y voir clair.
Qui a ramené Doruntine ? un polar qui se transforme mots après mots en un conte fantastique.
Equipe artistique
Une idée originale de Cécile Maudet
Avec la complicité de Sophie-Iris Aguettant
Récitant : Cécile Maudet, comédienne
Création sonore : Bertrand Boss et Guillaume Zenses
Création images : Philippe Bourgeais
Production : Compagnie La Première Seconde
L'intention
C’était qu’il y a plusieurs années déjà, j’avais lu ce roman de Kadaré et l’avais monté avec des jeunes durant un stage de théâtre. Depuis, ce texte de m’a plus quittée. Il me restait de lui une trace tenace et vivante ainsi que quelques mots d’une spectatrice qui à l’époque m’avait dit « Pourquoi votre troupe ne monte-t-elle pas cette œuvre ? Elle est tellement forte ! ». Aussi, c’est naturellement que, désirant travailler cet art magistral du récit, m’est revenu « Qui a ramené Doruntine ? ».
Plonger dans l’univers d’Ismail Kadaré c’est accepter l’incertain, le mystère. Cet auteur albanais qui a été confronté à un communisme des plus rigides, à un système rationaliste et enfermant, brouille les pistes de la normalité à chaque page. Nous conduisant aux sources de sa culture, tout à la fois archaïque, tragique et poétique il nous invite à visiter nos propres sédiments intérieurs.
« Qui sait ce qui se cache en chacun de nous ? » se demande Stres, notre héros
C’est peut-être là le véritable enjeu de cette enquête policière et fantastique : un lent dévoilement de l’essentiel, comme une source qui affleure à travers la boue, dont on ne sait ni d’où elle vient, ni à quelle moment elle est apparue exactement.
Au pays de Doruntine, c’est la bessa (nom issu du Kanun*) « la parole donnée », qui tient lieu de Loi. Au delà des sept montagnes, au-delà de la mort, ce que l’amour a scellé, rien ne peut le défaire.
Kanun, nom du code de droit coutumier médiéval albanais
Dates
26 et 27 mars 2022 : Trièves
1er, 2 et 3 décembre 2021 : Café des Arts – Grenoble
5 septembre 2019 : Centre Culturel, les Ateliers de Chatressac – Royan
5, 6, 7 juillet 2019 : Premières lors des Soirées d’été du Château de Machy près de Lyon
Un mot sur l'auteur
Romancier engagé, essayiste, dramaturge, poète, Ismaïl Kadaré est considéré depuis quelques années comme l’un des plus grand écrivains de notre temps. Son œuvre a été traduite en plus de 40 langues faisant de lui l’auteur albanais le plus lu à l’étranger.
L’IMAGE
Comme des apparitions sorties d’une lanterne magique, les images, ou plutôt des traces de lumière et d’ombre apportent ce que le théâtre ne saurait traduire d’un roman à lui tout seul : l’imaginaire au-delà des mots. La chevauchée nocturne, le voyage interminable, des myriade d’étoiles…
L’ ADAPTATION
L’adaptation n’a d’autre mission que de suivre la trace du roman sans rien y ajouter, de garder le fleuve profond du récit autant que le rythme et le « suspens » de l’enquête. Elle s’attache simplement à suivre au plus près le cheminement du Capitaine Stres.
LE SON
Tout est rythme. L’ inspecteur Stres mène l’enquête. Il se déplace sans cesse ; de son bureau, à son domicile, chez les Vranaj, au cimetière… C’est un flux et reflux, un va-et-vient qui devient pulsion de la parole. Quelque fois un piano joue au loin et en lui, distillant dans sa conscience un monde inconnu. La comédienne devient son/musique, la bande-son devient jeu.