Les créations

La Tempête de Shakespeare

Création 2025

Théâtre

La Tempête

de Shakespeare

Prospéro, passionné de magie et d’ésotérisme, anciennement Duc de Milan, s’est vu détrôné par son jeune frère Antonio qui, après s’est vendu au Roi de Naples, l’a fait dériver en pleine mer sur un rafiot de fortune avec Miranda sa fille de 3 ans.

14 ans plus tard – c’est là que la pièce commence – les navires du frère scélérat et du roi Alonso, battent pavillon non loin de l’île déserte où Prospéro habite avec sa fille, son zélé serviteur Ariel, esprit de la forêt et Caliban mihomme, mi-bête qu’il a tenté de domestiquer. Profitant de cette occasion (à moins qu’il ne l’ait provoquée lui-même?) Prospéro déclenche une tempête qui va donner à Ariel de briller tous azimut avec sa confrérie et mettre sans dessus-dessous tous ses adversaires, les obligeant par divers stratagèmes à mettre à jour leur turpitude, les seigneurs ne valant pas mieux que les va-nu-pieds…

Ferdinand, fils du roi de Naples, échoue sur l’île et s’éprend de Miranda qui tombe aussitôt amoureuse, surpassant le dessein de Prospéro que cet amour fulgurant va bouleverser.

Qu’est-ce que cette tempête ? La vengeance murie dans le cœur de Prospéro ? Un stratagème bientôt démasqué qui laisse indemnes mais bien humiliés ses victimes ? Ou tout simplement le symbole choisi par Shakespeare pour explorer avec génie les creux et les vagues par lesquels la vie nous mène de la naissance à la mort, et que le théâtre a vocation non de résoudre mais de nous faire traverser sans nous boucher les yeux ?

Note d'intention

C’est un projet tel que nous les aimons qui se met en place, un projet global alliant une exigence artistique de qualité à une ouverture la plus large possible. Comédiens, musiciens, danseurs, professionnels et amateurs, métiers du spectacle, entreprises locales, amis de Machy, mécènes, vivent déjà une rencontre parfois improbable mais toujours réjouissante.

Lorsque nous allons nous rassembler, un soir, cet été, pour assister à La Tempête de Shakespeare, c’est surtout la tempête bien réelle dans laquelle nous sommes tous embarqués qu’il nous sera donné d’explorer, comme par le petit trou du kaléidoscope. Chacun à son échelle, l’un sur le pont de l’adversité permanente, l’autre dans la cale d’où l’on ne voit rien mais où l’on subit, le troisième obligé de serrer une barre affolée, c’est ce « tenir debout » que le spectacle nous fera expérimenter ensemble.

Prospéro, avec sa magie, nous charmera un moment – son Ariel nous fait un bien fou avec sa jeune confrérie et sa quête de liberté – mais la magie devra bien s’avouer vaine, la puissance se reconnaître éphémère, et au final seul restera le besoin de vérité.

Le théâtre a cela d’étonnant et de magique qu’il a le pouvoir de parler à chaque spectateur dans sa langue propre. Une histoire particulière, que des comédiens s’approprient, se « coltinent », revêtent, au point de devenir les personnages du drame, cette histoire remâchée durant des semaines, des mois, lorsqu’elle entraîne un public, draine avec elle en l’espace d’une heure ou deux toutes les tempêtes traversées, subies, détournées dont l’auteur et après lui les interprètes de l’œuvre sont chargés. Pris par la main, le monsieur, la madame, le spectateur lambda est « autorisé ». Il devient acteur lui aussi, sans besoin de monter sur scène. La vie lui saute au visage. Sa vie change de goût.
Et, chose incroyable, c’est par la poésie, c’est à dire par le chemin du cœur, du corps, de l’immersion dans la nature brute, par les pieds, les narines et la musique que cette aventure d’un soir contribuera peut-être un peu à faire remonter la sève de l’espérance à l’horizon de nos avenirs incertains.

En préparant cet évènement, nous nous demandons quel théâtre nous sommes en train d’inventer. Quel sens a aujourd’hui ce mot théâtre ? Et je me réjouis parce que l’évolution, la révolution dans laquelle nous nous trouvons, en bousculant tous les repères, secoue la poussière des conventions pour faire apparaître l’essence même du théâtre, lequel, alors même qu’il n’a plus les moyens de survivre, devient plus nécessaire que jamais. On ne vient plus au théâtre pour les mêmes motifs. Ou du moins, on attend plus de ces moments volés à un quotidien trop éprouvant. Il semble que l’on soit prêt à se laisser conduire sur l’autre rive, là où une parole poétique viendra nous chercher dans nos racines, notre roc intime ; c’est tout ce dont nous avons soif, tout ce dont nous avons besoin pour « tenir debout dans la tempête ».

UNE OEUVRE DE MUSIQUE

L’île est pleine de bruits, de sons et d’airs mélodieux, qui charment sans blesser.
(Caliban, Acte III, sc. 2)

Dans le théâtre de Shakespeare, la musique est incontournable. A l’époque élisabéthaine, la présence de musiciens sur scène ou dans des loges à proximité est ordinaire, et il n’est pas rare qu’un comédien soit également musicien.
La Tempête, en particulier, est parcourue de nombreuses chansons, notamment par la bouche de l’esprit Ariel, ainsi que par une scène de Masque au 4ème acte, qui est un spectacle dans le spectacle entièrement chanté.
Pour le musicien, ces nombreux éléments excitent l’imagination sonore, car Shakespeare semble accueillir ici, de manière plus forte que dans toute autre pièce, une présence musicale non seulement importante mais très diverse. En somme, je conçois cette île comme un gigantesque instrument, dont les résonances sont les vagues, ondes se dispersant au loin, et parvenant finalement
jusqu’aux oreilles des spectateurs.

Miguel Henry

DE CHANT

Les airs et les nombreux sons évoqués dans la pièce sont un premier appui à la création et nous offrent une palette sonore initiale. La voix chantée sera bien entendu présente, nécessitant un accompagnement instrumental. Les sons de la nature suggèrent quant à eux très simplement l’emploi d’une bande son. A partir de ces points de départ, et pour répondre aux autres nécessités musicales de la pièce, j’ai imaginé des continuums.
La voix soliste se déploiera avec la présence d’un choeur, et se prolongera avec les sons tenus produits par un accordéon, un hautbois ou une flûte. La bande son pourra également être prolongée, pour ce qui est des événements vifs, par la percussion et des cordes pincées rares (cistre, orpharion). Mais cette bande son pourra aussi créer des ambiances feutrées, tantôt sourdes, tantôt éclatantes, et dans ce cas les voix et instruments à sons tenus pourront s’y mêler. Trois voix solistes, un choeur, quatre instrumentistes et une bande son : voilà un effectif tout à fait à la mesure de La Tempête, qui plus est pour une version en plein air.

ET DE DANSE

La danse est le langage bienvenu pour donner à voir la magie qui se déploie sur l’île de Prospéro. Elle pourra apparaître par tableaux, ou s’inviter comme fortuitement, en solos, duos, trios, ensembles, dans le silence, en dialogue avec la musique, ou avec du texte, du chant… la partie appelée « Masque » écrite à quatre mains par une danseuse et un musicien, plus encore qu’une respiration ou une pause dans l’action dramatique, sera proposée comme une percée de l’imaginaire, de la fantaisie, du bizarre, de l’extra-ordinaire… du «baroque» au sens étymologique du terme.

Akiko Veaux

Dates

Du 27 juin au 12 juillet 2025 : 12 représentations à la Maison-Théâtre de Machy dans le cadre des Soirées d’été.

Venir aux Soirées d’été 2025

ÉQUIPE ARTISTIQUE

Mise en scène : Iris Aguettant et Cécile Maudet
Direction musicale et composition : Miguel Henry
Direction de choeur : Clara Baget et Eveline Causse
Création sonore : Guillaume Zenses
Création lumière : Philippe Bourgeais
Chorégraphie : Akiko Veaux
Costumes : Marie Pierre Morel LAB
Décors : Eric Baptista et Marion Dubois, assistée de Maï Ueda
Assistanat à la mise en scène : Sarah Marchal
Production : Véronique Feugère et Romane Bricard
Communication : Sophie Bonnefille
Accueil et logistique : Matthieu Bressand et Florence de Lavernette

Avec :
Anne de Beauvoir, Lorenzo Charoy, Florent Fichot, Maxime Grimardias, Marie Aimée du Halgouët, Léo Pochat, André Sanfratello, Ségolène Van der Straten et Erwan Vinesse
Et les élèves comédiens Bérénice Blanc, Fleur Clerc, Rachel Jouve, Benoit Trousseau, Anaïs Valain et Ethel Waksman.

Musiciens :
Miguel Henry (luth)
Marion Le Moal (flûte)
Yula Slipovich (percussions)
Jonas Vozbutas (accordéon)

Accompagnés par les choristes : Béatrice Bernabe, Elie Corm, Emeline Cremet, Sofia Di Tommaso, Camille Fritsch, Anne Goddet, Joceline Hamon, Anne Leclerc, Stéphane Maignan, Genevieve Maurin, Louise Mercat, Antonio Nuzzo, Philippe Rabuteau, Yoann Rochard, Nataliya Simonnet et Clothilde Ulina.

 

©Dessin Claire Gaillard

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